OVVENI : Observations sur les secteurs conchylicoles de la baie des Veys et de BlainVille-sur-Mer des Espèces Non Indigènes
2020-2022
La Directive-Cadre Stratégie pour le Milieu Marin 2008/56/CE (DCSMM) du Parlement européen conduit les États membres de l’Union européenne à prendre les mesures nécessaires pour réduire les impacts des activités sur ce milieu afin de réaliser ou de maintenir un bon état écologique du milieu marin au plus tard en 2020. Parmi les descripteurs définis dans cette directive, il en existe un dédié aux espèces non-indigènes (ENI) : le D2 « Espèces non indigènes ». Actuellement, ce descripteur est renseigné principalement de façon transversale à travers des programmes non dédiés.
Cette directive n’est pas le seul outil à prendre des mesures sur la thématique des ENI. La réglementation EU N°1143/2014 sur la prévention et la gestion des introductions et expansions des espèces envahissantes ainsi que la loi française de 2016 sur la reconquête de la biodiversité sont également des outils qui nécessitent une connaissance des zones d’installation des ENI afin de mettre en place des mesures de gestion.
Les ENI sont des espèces originaires d’autres régions, souvent éloignées. Deux modes de propagation peuvent être impliqués dans leur colonisation. La première est une extension d’aire biogéographique, principalement due à des modifications environnementales souvent liées aux changements globaux. La seconde est due à un transport anthropique d’oeufs, de larves ou d’adultes. Les activités les plus souvent impliquées sont le trafic maritime et l’aquaculture.
L’aquaculture est l’un des vecteurs d’introduction d’espèces du 20ème siècle parmi d’autres. Lors de l’importation d’espèces commerciales comme l’huître japonaise (Magallana gigas, Thunberg, 1793) ou la palourde japonaise (Ruditapes philippinarum, Adams & Reeve, 1850), des espèces dites « accompagnatrices » ont été introduites involontairement (Baffreau et al., 2018).
Les ENI peuvent avoir un caractère invasif comme l’algue japonaise, Sargassum muticum ((Yendo) Fensholt, 1955) ou la crépidule, Crepidula fornicata (Linnaeus, 1758). Ces dernières sont connues pour coloniser rapidement des milieux en modifiant les écosystèmes et réduisant les populations d’espèces endémiques.
En Normandie, les activités sur le littoral sont un enjeu majeur du développement socio-économique de la région. Deux secteurs regroupent les principales zones conchylicoles : Blainville-sur-Mer (côte ouest du Cotentin) et Géfosse-Fontenay (Baie des Veys). Ces zones ont des caractéristiques différentes. La première est exposée et la seconde est abritée.
Fort de ces constats, les littoraux respectifs des communes de Blainville-sur-Mer (localisée à l’Ouest du Cotentin) et de Géfosse-Fontenay (localisée en Baie des Veys) ont été ciblés pour un état des lieux de la biodiversité i) des substrats durs naturels et anthropiques ii) ainsi que les substrats meubles à proximité afin d’établir une liste des ENI observables dans les zones conchylicoles.
Afin de réaliser un état des lieux, trois actions de prospection ont été menées sur les deux secteurs : (i) l’étude de la faune et flore fixées sur les tables et les poches à huîtres, (ii) l’étude de la faune de substrat meuble à proximité des parcs et (iii) l’étude de la faune et de la flore des substrats rocheux à proximité des parcs.
La liste d’ENI ainsi obtenue a été mise en perspective avec les caractéristiques physiques connues de chaque zone d’études. La présence et la propagation de ces ENI sur les différents substrats situés à proximités ont été mises en lien avec l’influence potentielle des parcs ostréicoles installés sur les zones d’études. L’échantillonnage a été effectué sur deux saisons pour étudier une éventuelle influence saisonnière sur la présence des ENI sur les deux zones d’études. L’ensemble des informations obtenues a été contextualisé à l’aide des données disponibles dans la région.
Mots clés : Espèces non indigènes, secteurs conchylicoles,
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