RS2S : ReconStitution d’un Stock de bivalves - Indicateur de Stocks et vigie des havres
2018-2022
Les pêcheurs à pied sont près de deux millions en France et le nombre d’adeptes est en constante augmentation (Aires Marines, 2015). Cette activité très diversifiée (beaucoup d’espèces pêchées, d’outils et de techniques) est bien présente sur la côte Ouest du Cotentin, où la mer en se retirant laisse découvrir un large estran avec une grande diversité de substrats (sableux à graveleux, hétérogènes et parfois envasés) et des habitats remarquables tels que les banquettes à lanices Lanice conchilega (annélides polychètes), les herbiers de zostères Zostera marina (phanérogame marine), les récifs d’hermelles Sabellaria alveolata (annélides polychètes), des champs de blocs et des zones à laminaires.
Une fréquentation importante et croissante des activités de pêche à pied est observée depuis plusieurs années. Lors des grandes marées, où de vastes estrans sableux de la côte Ouest Cotentin sont découverts, l’attraction pour ces activités est multipliée.
De nombreux pêcheurs (professionnels comme de loisir) ont signalés en 2015-2016 une diminution des stocks de palourdes sur plusieurs zones de pêche sans pour autant pouvoir la quantifier. La question du volume des prélèvements et celle des modalités de gestion de cette activité sont des sujets sensibles. La gestion de cette activité semble primordiale afin de préserver les ressources et de pérenniser la pêche à pied tout en évitant les conflits entre professionnels et récréatifs. Ainsi, l’évolution des pratiques et de la réglementation doit s’appuyer sur des données scientifiques et des expérimentations.
Pour cela une réserve scientifique, inédite en Normandie, a été mise en place pour la durée du projet (Arrêté n°12/2018). Cette réserve avait notamment pour objectif d’évaluer l’impact de la pêche par une comparaison réserve-secteur pêché. D’autre part, une meilleure connaissance des pratiques et quantités pêchées sur chaque secteur est un élément déterminant dans la gestion des pêcheries. Un indicateur d’évolution des stocks a été suivi durant toute la durée de l’étude.
Dans le cadre d’une démarche participative, un réseau d’observateurs a permis de renseigner une base de données pérenne où l’ensemble des faits marquants ont été consignés (échouages, nouvelles espèces, évolution du trait de côte…).
Ainsi, le GEMEL-Normandie a été en charge du suivi scientifique des communautés de macrofaune (bivalves, palourdes, faune benthique) entre 2018 et 2022 sur les secteurs pêchés et celui de la réserve , afin de déterminer si un effet de la réserve scientifique était mesurable.
L’évolution sur cinq ans des populations des bivalves, avec ou sans pression de pêche, avait pour objectif d’évaluer la pérennité du gisement de palourdes à la fin de la mise en réserve scientifique. Le suivi annuel de la macrofaune benthique et de son habitat avait pour objectif de décrire leur milieu de vie et d’appréhender les facteurs de variabilité extérieurs à la pression de pêche du milieu.
Mots clés : Pêche à pied, palourdes, réserve scientifique
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